Le , par Benoît Bayle
Entretien avec le professeur Quentin Debray, Synapse, n° 229, novembre 2006.
Benoît Bayle est psychiatre des hôpitaux, exerçant actuellement dans le service de psychiatrie infanto-juvénile des hôpitaux de Chartres dirigé par le docteur Pascaline Guérin. D’abord intéressé par la biologie, puis par la philosophie, avec une thèse consacrée à “La nouvelle scène conceptionnelle ; contribution à l’éthique de la procréation”, il a consacré l’essentiel de ses recherches à la psychologie et à la pathologie de la conception. Ses principaux ouvrages, dont L’Embryon sur le divan (2003) et L’Enfant à naître (2005), approfondissent cette réflexion et surviennent dans un monde et à une époque qui cherchent à présent leurs repères avec une certaine inquiétude dans les domaines de la sexualité et du rôle parental. Sa thèse : le rôle de la conception est majeur dans notre psychologie.
DE NOS JOURS, la conception est considérée de façon assez insouciante, d’un côté par la population générale, de l’autre par les techniques de procréation médicalement assistée. Nous assistons, d’un côté comme de l’autre, à des événements qui posent question. Enfin, il faut considérer que la conception peut aussi s’accomplir dans le cadre d’un traumatisme. Nous pensons évidemment au viol, mais il existe aussi des conceptions brutales dans un cadre de menace et de domination autoritaires, le père et la mère n’élevant pas forcément l’enfant ensemble ensuite. Les représentations qui s’organisent alors constituent une histoire ou une légende qui poursuivront ensuite l’enfant. On remarque que le plaisir et le désir sexuels se trouvent de plus en plus dissociés de la volonté de procréer, et que finalement la sexualité joue un rôle important à notre époque, alors que la procréation se trouve reléguée dans un ordre différent. Quelles sont les conséquences de notre « identité conceptionnelle » ?
Auteur de l'article
Benoît Bayle
France | Psychiatre, docteur en philosophie.
Ses publications